Crise au Niger : Cette autre lecture de Lansana Kouyaté, ancien premier ministre guinéen.
Lansana Kouyaté réagit au coup de force survenu au Niger il y a quelques jours. Le président du PEDN pense que le mal est venu du non remplacement de la garde présidentielle malgré les anicroches qui existaient entre cette dernière et le Président Bazoum. Pour l’ancien premier ministre guinéen, la CEDEAO devrait privilégier la voie pacifique avant de proférer des menaces à l’égard des hommes forts du pays dirigé par le Général Abdourahmane Tchiani.
《Cette garde présidentielle qui a effectué ce coup d’État, était la garde présidentielle du précédent président. Le président déchu, est du même parti que le président Issoufou. Donc c’est une continuité. Mais dès lors que tu prends des garde-fou, il y a des conséquences. Ça été le cas avec le premier Premier ministre de Bazoum. Il y a eu des anicroches entre la garde présidentielle et le président Bazoum, une fois, deux fois, trois fois. Il voulait s’en débarrasser ça n’a pas marché. Parcequ’il y avait une sorte d’épée de Damoclès. Ce qui allait s’en dire c’était à qui tirerait le premier.》Dixit Lansana Kouyaté.
L’ancien membre de la CEDEAO et de plusieurs organisations qui s’occupent du maintien de la paix, indique que l’organisation sous régionale est allée trop vite en besogne en employant le terme « usage de la force ».
《Il fallait d’abord que la CEDEAO n’emploie pas le mot « usage de la force » dès le début. Je rappelle que la première organisation qui s’occupe de la paix et de la stabilité du monde, c’est les Nations Unies à travers le conseil de sécurité. Mais celle-ci opère d’abord sous le chapitre 6, avec l’envoi des émissaires, et des avertissements. Si cela ne marche pas, on monte d’un cran en mettant le pays sous embargo. Et en dernier ressort les Nations Unies font appel au chapitre 7. C’est en ce moment seulement que l’usage de la force est valable.》Rappelle l’ancien premier ministre sous l’ère du régime Conté.
La crise au Niger où la CEDEAO menace de faire usage de la force si la junte ne rendait pas le pouvoir, est loin de connaître son épilogue. Alors que le délai de 7 jours de la CEDEAO aux putschistes a expiré le dimanche 6 août 2023, l’on s’interroge sur l’issue qui va délivrer le peuple nigérien.
BOUBACAR SIDDY BARRY