Colère et manifestations en Afrique contre Charlie Hebdo

Une partie de l’Afrique est en colère contre Charlie Hebdo et a tenu à l’exprimer ! Au Mali, au Niger, au Sénégal, en Mauritanie, en Algérie, en Tunisie, et même au Soudan, des milliers de personnes ont manifesté ce vendredi contre la Une du journal satirique français, représentant le prophète de l’islam. Au moins quatre personnes ont été tuées au Niger, et certains manifestants ont brûlé le drapeau français.

En Afrique, de nombreux pays musulmans n’ont toujours pas digéré la Une du journal satirique français Charlie Hebdo, victime d’un attentat terroriste à Paris, qui a fait 12 morts. Cette nouvelle Une représente le prophète de l’islam, une larme coulant de ses yeux, tenant une pancarte où il est inscrit « Je suis Charlie », accompagné d’un titre : « Tout est pardonné ». Une « Une » qui a provoqué la colère dans des pays musulmans tels que le Niger, l’Algérie, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, la Tunisie, le Soudan, où des milliers de personnes ont manifesté ce vendredi contre Charlie Hebdo.

Quatre morts au Niger

Au Niger, dans la deuxième ville du pays, Zinder, la manifestation a dégénéré, faisant quatre morts, trois civils et un gendarme, après des heurts entre protestataires et forces de l’ordre. Le Centre culturel français de la ville nigérienne a également été incendié et trois églises saccagées par les manifestants.

A Dakar, un millier de manifestants sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère. Un drapeau français y a même été brûlé. Dans la ville de Touba aussi des centaines de personnes se sont rassemblées contre le journal satirique français. De même qu’à Nouakchott, la capitale mauritanienne, où plusieurs milliers de personnes ont aussi manifesté contre Charlie Hebdo. S’adressant à la foule, le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a condamné à la fois le « terrorisme et les viles caricatures ».

« La France nous a aidés, c’est vrai. Mais elle n’a pas le droit de mépriser ma religion »

Même grogne à Bamako, où plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre ce qu’elles appellent « un affront », pointant du doigt la participation du président malien Ibrahima Boubacar Keita à la marche républicaine de soutien au journal satirique, le 11 janvier, à Paris. « IBK est Charlie, je ne suis pas Charlie », « L’islam victime du terrorisme international », « Le prophète ne doit pas être caricaturé », tels étaient les slogans scandés dans la foule. « La France nous a aidés, c’est vrai. Mais elle n’a pas le droit de mépriser ma religion », a déclaré ce manifestant, faisant allusion à l’engagement militaire de la France au Mali depuis janvier 2013 pour chasser les groupes terroristes qui rodent autour du nord-Mali.

« Nous sommes tous des Mohamed »

A Alger, près de 2 000 à 3 000 ont aussi manifesté, scandant « Nous sommes tous des Mohamed ». Certains protestataires ont été jusqu’à affirmer : « Je suis Kouachi », du nom des frères Kouachi, les deux frères terroristes qui ont attaqué le satirique français. La capitale tunisienne Tunis, n’a pas dérogé aux protestations contre les caricatures du prophète de l’islam publiées dans Charlie Hebdo. Des fidèles ont quitté la mosquée el-Fath pour signifier leur désaccord avec un imam, ancien ministre des Affaires religieuses qui affirmait dans son prêche : « Nous sommes contre toute atteinte à notre Prophète mais cela n’est pas une excuse pour tuer les gens ». Mais pour certains contestataires tunisiens, « les journalistes de Charlie Hebdo méritaient d’être tués ».

De même, à Khartoum, la capitale soudanaise, quelques centaines de fidèles ont brièvement manifesté après la prière, réclamant des excuses du gouvernement français. Visiblement, la polémique autour de Charlie Hebdo n’est pas prête de s’éteindre.

 

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