Clôture à Conakry du Forum sur la mobilisation et utilisation efficace des ressources intérieures
Ils veulent tous le bien de la Guinée. Plus de trois cents participants, venus de l’intérieur du pays et de l’extérieur, ont assisté à ce forum qui a fermé porte et fenêtre ce samedi 12 novembre 2016. Au cours des échanges, il a été question de ressortir un diagnostic du cadre institutionnel, analyser la politique budgétaire de la Guinée et identifier les défis afin d’améliorer la gouvernance des finances publiques. Ce forum a été l’objet d’intenses débats sans tournure entre les panélistes et les participants, y compris les acteurs du secteur privé Guinéen qui, comptent aussi apporter leur soutien autour du thème : mobilisation des ressources intérieures. (Retour sur quelques recommandations.)
Ils sont nombreux parmi les panélistes ceux qui ont proposé leurs idées au cours de ce forum, qui a connu la mobilisation d’importants cadres de l’Etat guinéen, des politiques, les représentants de la société civile et les acteurs du secteur privé.
Ils étaient quatre conférenciers sur la tribune, dont un modérateur, en la personne de l’ex-Premier ministre Kabinet Komara.
Dans l’ordre des recommandations, Mohamed Biavogui a estimé en insistant sur l’obtention du cadre de résultats précis, qui définit les actions que le gouvernement Guinéen compte entreprendre, les délais, les responsables et les indicateurs de résultats. Il a aussi ajouté que, ce cadre de résultats doit être intégré à celui du plan national de développement (PND). Et pour conclure, il dira que, sans recette fiscale, il n’aura pas de plan de développement en 2020.
« A la fin de cet atelier, nous voulons un cadre de résultats très précis. Qui définit les actions à entreprendre, les délais, les responsables et les indicateurs de résultats. Et ce cadre de résultats doit être intégré à celui du plan national du développement (PND). Parce que sans recette fiscale il n’aura pas de plan de développement en 2020. »
Pour Lionel Laurens, Directeur pays PNUD, a porté son regard ailleurs afin d’exhorter les autorités guinéennes à faire de gros efforts dans le secteur du tourisme parce que la Guinée a un potentiel en matière de l’écotourisme :
« L’idée du ministre du budget, pourquoi donner de bourses à l’enseignement supérieur, alors qu’on manque d’artisans bien formés.
On n’a pas de compétences qui correspondent aux besoins du marché. Ça c’est une piste de travail. La question sur le tourisme, c’est une opportunité pour changer l’image de la Guinée, parce que durant deux ans, on a parlé que de la Guinée comme un pays touché par la crise Ebola.
Il faut tourner la page. Ce pays est extraordinaire, il y a un potentiel en matière de l’écotourisme extraordinaire. Qu’est-ce qu’il faut faire si on veut prendre ce secteur de manière sérieuse ?
Il y a vingt cinq ans, le Vietnam ou Thaïlande s’attaquait à un problème comme ça. Et le début était assez artisanal, c’était des petits jeunes qui vous amenaient dans les bus sur les sites à visiter, et il n’y avait pas d’infrastructures. Regarder la machine qui mobilise les ressources pour ce pays. »
Pour Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition républicaine, lui aussi pointe du doigt le secteur des forces de défense et de sécurité avec des propositions à l’appui :
« La réforme des forces de défense et de sécurité, c’est l’arbre qui cache la foret. Une réforme qui n’en finit pas de ne pas s’achever, depuis sept ans qu’on l’a commencée, elle est toujours en cours.
Par définition, c’est une activité ponctuelle qu’on met pour remettre à niveau un secteur ou des procédures, et après, on passe à la gestion normale. Deuxième chose, les chiffres qui figurent dans notre budget, ce sont des chiffres concernant le BND et plus le Fines.
Donc, quand je dis qu’on a réduit de moitié ce budget de ce secteur-là, c’est par rapport au budget national de développement et aux financements extérieurs. Je souhaite que ce forum ne soit pas un forum de plus, je souhaite que la conclusion qui va en découler ce ne soit pas de conclusion de plus. Je souhaite que ce forum marque au départ pour une nouvelle politique de la fiscalité dans notre pays et de demander que la mobilisation des ressources soit effective et surtout de leur affection au profit de l’ensemble des Guinéens. »
Yéro Baldé, le ministre de l’Enseignement Supérieur, a pour sa part, donné sa vision du thème du forum dans son franc-parler, explique :
« Il faut que la réforme fiscale s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale de croissance qu’on veut pour la Guinée, améliorer les capacités de l’administration en général, y compris l’administration fiscale et l’introduction des technologies de l’information et de la communication dans le processus.
C’est un mécanisme de sanction et d’incitation qu’il faut mettre en place. Et il faut une bonne volonté politique pour faire aboutir des réformes, et il ne faut pas avoir peur d’aller à la bagarre, parce que ça ne va pas l’éviter, parce que ce n’est pas tout le monde qui va accepter. Mais à la fin tout le monde comprendra que c’est dans l’intérêt de la Guinée et de notre développement. »
Le ministre conseiller à la présidence, Idrissa thiam a donné quelques recommandations dans le cadre de l’équilibre budgétaire, propose :
« Je voulais recommander au gouvernement, il se fixe un objectif de recettes et qu’on gère les austérités sur les dépenses de fonctionnement pour contrôler les trains de vie de l’Etat en établissant une règle de vie très simple : les recettes en termes du PIB qu’on aura obtenu on met moins 3% pour définir les dépenses de fonctionnement.
Ça nous fait une dépense de 3% du PIB qui va être la contribution à sa politique de l’état de développement… »
Pour l’ex-Premier ministre, Kabinet Komara, modérateur du jour, après avoir distribué de temps de paroles à chaque conférencier, il a résumé en long sa vision de ce présent forum :
« Ce plan va chéper l’avenir de la Guinée dans les cinq ans à venir en termes d’investissement essentiel. Les ressources à mobiliser vont faire face, non seulement aux besoins à court terme mais aussi aux besoins d’investissement… il faut qu’on sein du gouvernement les ministres travaillent en synergie. C’est essentiel.
Il ne faut pas qu’il y ait de bagarre entre les trois ministères : Plan, Finances et Budget. C’est essentiel d’abord pour la crédibilité du gouvernement. Il faut que les ministères sectoriels soient vos complices pour qu’ils sachent bien dans la rareté des ressources, vous les allouer de manière judicieuse… »
Faut-il rappeler que, ce dernier jour du forum sur la mobilisation et l’utilisation efficace des ressources intérieures a été clôturé par M. le Premier ministre chef du gouvernement. En tout cas les participants, les organisateurs et les panélistes, tous avaient de sourire aux lèvres. Et souhaitons pour l’application rapide des conclusions dudit forum pour qu’il ne se classe pas sur la liste d’autres initiatives gouvernementales mortes nées.
Moussa Diabaté pour Actuconakry.com