A l’aune de l’expérience et de la durée, il est admis que l’a stabilité et la solidité des institutions d’un pays dépendent de l’existence de contre-pouvoirs efficaces. Le principal d’entre eux est l’opposition politique nationale, ensuite les organisations classiques de la société civile..
La mission fondamentale de l’opposition est d’avoir une vue critique, responsable et constructive des actions de la majorité au pouvoir. Son efficacité se mesure à sa capacité d’infléchir la position des autorités en situation de responsabilité pour une meilleure gouvernance politique, économique et sociale du pays tout entier.
Cette dialectique est déterminée par la qualité des personnes qui animent aussi bien la mouvance de l’exécutif que l’opposition. Bien entendu ceux qui gouvernent ont un rôle prépondérant. Mais dans la durée, une opposition critique, constructive, démocratique pourra assurer la transformation qualitative des institutions du pays. Ce processus novateur sera accéléré si l’exécutif est aussi orienté à peser dans le même sens.
Dans notre contexte actuel, notre démarche est à la fois de faire émerger des contre-pouvoirs efficaces et de préparer aussi des cadres aptes à concevoir des projets nationaux et d’apporter des solutions efficientes aux grands défis dont est confronté notre pays. Cela nécessite un regard neuf, ouvert, constructif et honnête. Saluer les réalisations gouvernementales qui confortent les intérêts nationaux et critiquer les actions qui s’en éloignent tout en proposant dés fois des démarches alternatives. C’est ainsi que des équipes se préparent à gouverner demain. Mais une opposition qui accompagne le pouvoir dans ses dérives ou qui ramène son combat à la satisfaction de quelques intérêts et privilèges individuels ne saurait être une opposition vertueuse, constructive et démocratique. La ligne de démarcation doit désormais être nette. Notre tragédie collective, est à rechercher de ce côté là.
Une opposition sérieuse et responsable fonde sa stratégie politique sur une base juridique solide à savoir le respect de la constitution, des textes réglementaires qui régissent le fonctionnement de l’Etat, et des principes internationaux que notre pays a ratifié. Ce sont les enseignements que Feu BA Mamadou, Président d’Honneur de l’UFDG nous a laissés. Il aimait faire des propositions sous forme d’articles sur les sujets d’intérêt national. Certaines personnes lui demandaient, « pourquoi donner des idées au gouvernement que tu combats ? » Sa réponse était empreinte d’une grande lucidité et d’un sens élevé de responsabilité. Il leur répondait : « Si le gouvernement agit mal, l’héritage sera encore beaucoup plus catastrophique, si par contre il travaille bien, alors c’est le pays qui gagnera » Il poursuivait ainsi « j’ai intérêt donc, que le gouvernement travaille bien, pour avoir moins à faire lorsque j’aurai la responsabilité de ce pays». Voilà comment nous devons agir pour construire, pierre par pierre le socle de la démocratie et de la culture de bonne gouvernance en Guinée.
Agir différemment, en multipliant les manifestations de rue à chaque instant pour assouvir des intérêts égoïstes avec les carnages qui en découlent sape les fondements de l’Etat de droit. Poursuivre dans cette direction malgré tout, pourra être assimiler à une conspiration à ciel ouvert pour détruire le pays et le plonger dans une in- gouvernabilité rampante.
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